Les dernières enquêtes d'opinions s'accordent toutes sur deux phénomènes : une remontée sensible de la cote de popularité du chef de l'état et un tassement du candidat socialiste.
Nicolas Sarkozy grimpe ainsi de 6 à 8 points dans les enquêtes de popularité, et ce malgré le plan de rigueur annoncé en début de semaine par le premier ministre. Il semble d'ailleurs que l'annonce de celui ci ne soit finalement pas trop mal perçu par les français. Début de prise de conscience collective des efforts qu'il faudra faire ? Cette hausse spectaculaire se traduit, certes plus timidement, sur les sondages du candidate virtuel Sarkozy. Cependant, le chef de l'Etat, s'il regagne son niveau de début 2010 (époque ou sa réélection paraissait encore à portée de main), est encore à un niveau bas pour un chef d'état sortant.
De son côté, François Hollande n'aura bénéficié que de deux semaines d'état de grâce après sa victoire à la primaire socialiste. Sa cote de popularité dévisse sensiblement d'environ 5 points, ce qui était évidemment prévisible, tant sa cote de popularité avait atteint des sommets, mais peut être pas si tôt. Néanmoins, il reste encore largement en tête dans les sondages. Ce n'est donc pas encore panique à bord dans le bateau Hollande, mais il y a clairement un peu de houle.
Ce mouvement d'opinion est à suivre dans les prochaines semaines mais pourrait bien initier une tendance de fond.
Plusieurs explications possibles :
- D'abord mécanique : après son succès au primaire, la cote de popularité du candidat socialiste a atteint des pics qu'il n'avait jamais atteint. Il a clairement bénéficié de cette effet primaire. Mais l'euphorie retombée, la cote s'errode un peu. Pas de soucis à se faire coté Hollande sur ce point là.
- Ensuite l'effet comparaison : Jusqu'à présent, le chef d’État était en permanence sur le grill du jugement des français, sa moindre erreur lui coûtant des points. C'était un jugement en valeur absolue. Il a désormais un candidat en face de lui, avec des qualités et des défauts, et le jugement se fait en comparatif, en valeur relative. Sarkozy remonte donc. Là encore pas trop de soucis à se faire chez Hollande là encore.
- La présidentialisation du candidat. Sarkozy, dans sa séquence européenne et G20, a montré qu'il faisait le job et qu'il côtoyait les grands de ce monde. Hollande ne bénéficiant pas de cette exposition médiatique prestigieuse est un peu retombé dans ses travers et dans le rôle qu'il a joué depuis tant d'années : le commentateur ne sachant que critiquer. Il aurait sans doute, et paradoxalement, été mieux inspiré de saluer l'importance des réunions européennes et le G20. Nous vivons une crise historique majeure, et le socialiste a surtout montré un visage critique sur les actions menées et hésitant sur les solutions. Son apparition au salon du livre de Brive, bien que louable, n'était peut être pas la meilleure en terme de communication. Il est apparu à contre temps. Certains français s'interrogent donc sur son profil présidentiel. Il recule donc logiquement dans les enquêtes. Tôt dans la campagne, l'impact sera faible, mais c'est néanmoins un avertissement. Hollande doit donc changer de braquets s'il souhaite se hisser à la hauteur des débats.
L'opinion est encore volatile et près de 50% des français n'auraient pas encore fait leur choix. Pour preuve 65% des français penchaient pour Hollande en cas de second tour de la présidentiel dans un sondage il y a deux semaines. Ils ne seraient déjà plus que 57% désormais et ils sollicitent davantage le chef de l’État dans sa popularité.
Comme à chaque élection précédente les courbes se figeront en Février, pour se croiser, ou non. C'est à ce moment là que le choix se cristallisera.
Mais, mauvaise nouvelle pour le candidat Hollande, les candidats en tête dans les sondages en Octobre (Giscard, Barre, Balladur, Jospin, Royal...) n'ont jamais gagné. A suivre...
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