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mardi 17 avril 2012

De La Concorde au Château de Vincennes

Dimanche dernier, Nicolas Sarkozy et François Hollande réunissaient leurs troupes pour une dernière démonstration de force avant le premier tour de l'élection présidentielle. L'enjeu était évidemment très différent pour les deux hommes. Pour Nicolas Sarkozy, c'était clairement le meeting de la dernière chance, alors qu'il est toujours largement distancé dans les sondages de deuxième tour, et semble incapable d'inverser la spirale de la défaite qui s'abat inexorablement sur lui. Pour François Hollande, c'était surtout l'occasion de montrer enfin cette ferveur qui manque tant à sa campagne, et ne pas laisser le monopole de celle-ci à Jean-Luc Mélenchon. Car si les deux candidats se sont retrouvés dehors par ce dimanche glacial, c'est bien à cause du candidat du Front de Gauche, qui a fait des meetings en plein air sa marque de fabrique, avec notamment ceux de la place de la Bastille à Paris, du Capitole à Toulouse, ou de la plage du Prado à Marseille. Ironie du sort, alors qu'on nous avait promis une campagne facebook et twitter, on revient finalement encore aux vieilles recettes des grandes réunions publiques.

Côté socialiste, curieux choix que le Château de Vincennes pour tenir son meeting électoral. La gauche est plus coutumière des places de l'est parisien : Bastille, République, Nation. Manque de chance, Mélenchon avait déjà "pris" la Bastille il y a un mois. Restait République et Nation, dont le trajet est bien connu des milieux syndicaux et associatifs, pour y tenir des manifestations régulières. Peut être par souci logistique, ou pour éviter le mélange des genres, François Hollande a préféré le château de Vincennes. Il a au moins le mérite d'être en bordure de l'est parisien, fief de la gauche. Pourtant, le choix peut surprendre. Un peu d'Histoire pour cela.

Initialement simple pavillon de chasse, aménagé par le roi Louis VII, Vincennes se développe avec la construction de la Sainte Chapelle par Saint Louis, puis par un nouvel aménagement de Charles V. Louis XI en fit le siège du pouvoir royal dans le nouveau pavillon et François Ier y résida lors de ses passage à Paris. Louis XIII y passera sa jeunesse, et Louis XIV une partie de son règne. Bref une résidence royale. A partir du XVIII ème siècle, le donjon du château fut aménagé en prison. Y séjourneront notamment des grands esprits du siècle des lumières, tel Voltaire ou Diderot, ainsi que des républicains de gauche du XIX ème, comme Blanqui ou Barbès.  Reconverti en Arsenal, il servit de quartier général en 1940 au général Gamelin, en charge de la défense de la France face aux azis. Avec le résultat qu'on connait. Enfin, dernier fait notable, le Général de Gaulle envisagea dans les années 1960 de transférer la présidence de la république de l'Elysée vers le château de Vincennes. Projet qui ne vit jamais le jour. Bref pas grand chose là dedans à raccrocher à la liturgie de la gauche.

Côté meeting, la foule des grands jours. Drapeaux Français, du PS, du PC, des régions, de "Vivement mai" et pancartes de soutien à François Hollande. Pour le discours, de l'anti-sarkosysme, moteur de sa campagne, et un récapitulatif des propositions du candidat. Mais aussi une historiographie de la gauche. Tout y passe. Les lumières, les révolutions de 1789, de 1830, de 1848, la commune de Paris en 1871, Léon Blum et le Front Populaire de 1936, Raymond Aubrac et la résistance, Pierre Mendès-France et ses fameux sept mois au pouvoir, évidemment François Mitterrand et l'alternance en 1981, et enfin Lionel Jospin et sa majorité plurielle de 1997. Manque Jaurès dans le fil de l'Histoire, mais François Hollande allait le lendemain à Carmaux pour un hommage tout particulier. Et dans cette épopée de la gauche, le candidat socialiste se verrait bien en héritier de tout ça le 6 mai prochain.

A droite, c'est à la place de la Concorde que Nicolas Sarkozy avait donné rendez vous à ses supporters. La droite a peu l'habitude des manifestations et démonstrations de force en pleine air dans Paris. Le choix de la Concorde tombait sous le sens. Dans l'Histoire, la gauche a déjà ses places fortes à la Bastille (10 mai 1981) et à République et Nation (Manifestations en tout genre). Restait donc la Concorde, entre l'assemblée nationale, les Tuileries et les Champs Elysées, et surtout non loin de l'Elysée et du ministère de l'intérieur. Bref les lieux de pouvoir. Pour l'image, la droite tient donc encore (fébrilement) les lieux de pouvoir, pendant que la gauche est dans le bois en bordure de Paris et s'apprête à rentrer dans la capitale pour prendre celui-ci. Bonne synthèse (consciemment ou inconsciemment ?) de la campagne par les protagonistes. Mais là encore, arrêtons nous quelques instants sur l'Histoire de la place de la Concorde.

Aménagé au XVIII ème siècle par l'architecte Gabriel, elle fut décorée en son centre par une statue équestre de Louis XV, sculptée par Bouchardon. Elle prit logiquement le nom de place Louis XV sous l'ancien régime. Elle prit ensuite le nom de place de la révolution et fut le lieu de passage de tous les révolutionnaires, mais aussi des condamnés à mort. C'est sur cette place que fut installée la guillotine pendant la terreur, et que périrent Louis XVI, Marie-Antoinette, et tant d'autres protagonistes de cette période (Madame Roland, Charlotte Corday, Danton...). A partir de 1795, la place prit le nom de place de la Concorde, nom qu'elle perdit et reprit plusieurs fois au cours du XIX ème siècle au gré des changements de régime (Empire, Monarchie, République...). C'est en 1833, que le roi Louis-Philippe décide l'installation de l'obélisque, cadeau fait par le vice-roi d'Egypte, Méhémet Ali. L'architecte Hirttorff aménagera encore la place sous Louis-Philippe, avec l'installation des deux gigantesques fontaines que l'on connait toujours. Révolutionnaire, la place faillit le redevenir le 6 février 1934, avec les ligueurs de l'Action Française tentant de s'emparer de l'assemblée nationale. Dans le prolongement des champs Elysées, la place a connu son heure de gloire à la libération de Paris en 1944 et le défilé de la victoire du Général de Gaulle. C'est encore les gaullistes qui investiront les Champs Elysées et la place de la concorde en 1968, à l'appel de Michel Debré et André Malraux, pour dire "Non à la chienlit". En 1995, Jacques Chirac y fête son élection. Imité en 2007 par Sarkozy. Initialement révolutionnaire, cette place est devenue, sans doute aussi par défaut, la place favorite de la droite. Cette place qui symbolise un mélange de république révolutionnaire et de monarchie libérale.

Pour ce qui est du meeting, une scénographie très soignée. La foule des grands jours là aussi, mais avec un seul drapeau à agiter : le drapeau tricolore. Un discours très axé sur les valeurs : nation, famille, grandeur de la France... Sur la liturgie maintenant, un discours dense et truffé de références historiques éclectiques.  Ici, on ne refait pas l'histoire de la droite. On pioche un peu partout dans l'imaginaire français. Citations de Charles Péguy, catholique socialiste, mais aussi de Victor Hugo, l'incarnation à lui tout seul de la république. Le souffle révolutionnaire de 1789 n'est pas absent. Il s'incarne dans la Bataille de Valmy de 1792, qui vit les armées de la république triompher des monarchies étrangères. La gloire de l'empire s'incarne avec Napoléon Bonaparte et le soleil d'Austerlitz. La France c'est bien sûr aussi la résistance et le "non" du 18 juin du général de Gaulle. La France résistance est aussi d'Outre mer, et c'est Aimé Césaire, le poète martiniquais qui est mis à l'honneur, perpétuant la tradition des Racine et Zola. Sans oublier les plus grandes plumes de notre Histoire, à l’instar de Molière, le dramaturge des caractères, Voltaire, le libre penseur, ou Chateaubriand, l'écrivain romantique royaliste... Du bon Guaino.

Au bilan de la journée, match nul. Les deux meetings ont, à leur manière, bien marché et se sont neutralisés. Mais l'enjeu était surtout pour chacun de fédérer son propre camp et assurer le score le plus haut possible au soir du premier tour. Car deux dangers guettent. D'abord l'abstention. Elle s'annonce record tant le rejet de la politique est profond actuellement. Et elle vise les deux camps. L'autre risque, dans un contexte de grande volatilité des électeurs, c'est clairement de se laisser déborder par l'offre alternative des extrêmes. Le Front de Gauche menace François Hollande d'un premier tour décevant et le Front National pourrait empêcher Nicolas Sarkozy d'arriver en tête dimanche prochain. La garantie d'une défaite au second.

Car, à quelques jours du premier tour, qu'en est il vraiment ? Clairement, les jeux semblent faits, sauf retournement, très improbable, de la situation. Sans génie mais sans grande difficulté, François Hollande devrait s'installer dans le fauteuil de président en mai prochain. Nicolas Sarkozy sent le vent de la défaite arriver, et se bat avec l'énergie du désespoir. Après avoir un peu réduit l'écart dans les intentions de vote, il semble incapable de renverser la table comme il le prédisait. La dynamique n'est plus là. S'il garde des chances d'arriver en tête le 22 avril au soir, les reports de voix du Modem et du Front National seront insuffisants. Son salut ne pourra venir que d'une abstention la plus forte possible, son électorat restant malgré tout le plus mobilisé et le moins volatile. Sa chance est aussi d'incarner jusqu'au bout ses valeurs et le régalien. Car, dès qu'il parle économie et réduction de la dette, il plonge dans les sondages. François Bayrou en fait l'amer expérience. Plus le candidat centriste parle des problèmes économiques, plus ses intentions de votes sont en chute libre. Curieux paradoxe. Les français, bien conscients des vrais problèmes, n'accordent cependant pas leurs suffrages à ceux qui en parlent le plus. Comme pour ne pas se réveiller de ce doux rêve qui prendra fin brutalement le lendemain du 6 mai 2012...

De la Concorde au Château de Vincennes...

samedi 14 avril 2012

150 idées reçues sur l'histoire (Collectif Historia)

Chacun pense avoir des notions de notre Histoire. Au moins quelques grandes dates, quelques grandes inventions, quelques batailles fameuses. Les principaux personnages de notre Histoire sont eux aussi connus, et très souvent facilement catalogués. 

Ainsi, dans l'esprit de beaucoup, le roi Louis XVI était petit, gros et benêt, Henri IV un roi très populaire, Molière est mort sur scène en jouant le malade imaginaire, Jeanne d'Arc était une bergère, l'imprimerie fut inventée par Gutenberg et Christophe Colomb a découvert l'Amérique. Il est aussi généralement enseigné que le révolutionnaire Marat fut assassiné par une royaliste exaltée, Charlotte Corday, ou encore que la terreur et la guillotine de 1793 s'abattirent uniquement sur la noblesse. Dans l'Histoire plus récente, il est généralement admis que la gauche défendit la thèse de l'innocence dans l'affaire Dreyfus, de même qu'elle combattit farouchement la colonisation...

Pourtant toutes les vérités précédemment énoncées sont fausses, bien qu'elles soient considérées comme des lieux communs par beaucoup d'Historiens amateurs. En réalité, ce ne sont que des idées reçues, partiellement où totalement fausses, mais que l'Histoire s'est chargée de travestir au fil du temps. La rédaction du magazine Historia, dans un ouvrage collectif, a donc décidé de faire la chasse aux idées reçues pour rétablir certaines vérités. 150 idées reçues sur l'Histoire nous réserve donc pas mal de surprises, et met à mal les visions historiques souvent simplistes et politisées que l'on entend trop souvent. Le style est très synthétique et sans parti pris, idéal pour aller à l'essentiel et comprendre les éléments qui permettent de démonter l'idée reçue en question. 150 questions sont ainsi balayées, depuis l'âge des cavernes à nos jours, pour donner un nouvel éclairage à notre Histoire. Le seul regret réside peut être dans l'absence de bibliographie, ne permettant pas de connaitre les travaux d'historiens auxquels se sont référés les auteurs pour la rédaction de l'ouvrage. Sans doute une volonté de vulgarisation pousser un peu à l'extrême.

Loin de moi l'idée de balayer tous les sujets traités. Je renvoie pour cela directement à la lecture du livre. Je me contenterai donc de citer quelques exemples d'idées reçues, parmi les plus connues ou révélatrices.  

Qui n'a pas entendu parler de Charles Martel chassant les arabes à Poitiers en 732 ? Cette bataille n'a en réalité pas mis fin à l'invasion de la France par les sarrasins, car l'invasion en question n'existait pas. Elle ne fut donc pas une bataille à proprement parler, mais plutôt une escarmouche mettant fin à un raid de guerriers arabes dans le sud de la France. Mais cette victoire de Charles Martel permit de conforter le pouvoir et le prestige des premiers carolingiens, et notamment de son fils Pépin le Bref. Et ce n'est qu'au 19 ème siècle que cette bataille sera remis au goût du jour, pour exalter le nationalisme, mais aussi la colonisation du Maghreb par la France. Les prédécesseurs du roi Pépin le Bref justement, étaient les derniers mérovingiens. Pour assoir la dynastie corolingienne, on véhicula des derniers mérovingiens l'image, souvent fausse, de rois fainéants. Ils ne l'étaient en réalité pas plus que les autres. Dans la même lignée, qui n'a pas entendu parler de Roland, tué à Roncevaux par les sarrasins. Les exploits du neveu de Charlemagne ont été racontés dans La Chanson de Roland. Mais en réalité, Roland fut tué par des Basques, et non par des sarrasins. Dans une logique d'unification du royaume capétien, avec l'intégration de la Gascogne dans le royaume, il était préférable de faire porter le chapeau à un ennemi commun, les sarrasins...

On entend généralement dire que Louis XVI était un roi petit, gros et benêt. Il mesurait pourtant plus de 1m90, était passionné de sciences, de techniques et d'explorations, et initia des réformes tardives mais  courageuses, avec l'aide notamment de Turgot, pour réformer le pays. Le symbole de la révolution est évidemment la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. Jour devenu fête nationale. Sauf qu'en réalité, la fête nationale française célèbre la fête de la fédération du 14 juillet 1790, et non la prise de la Bastille. Bastille, prison symbole du pouvoir royal arbitraire, mais qui n’incarcérait plus, à l'époque, que des fous et des faux monnayeurs. La révolution, c'est aussi la terreur avec en pointe Robespierre, avocat originaire d'Arras. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il avait milité activement avant cette période sombre pour l'abolition de la peine de mort. Un autre exalté de la révolution, Marat, finit lui assassiné dans sa baignoire par Charlotte Corday. Celle-ci n'était pas royaliste comme on le pense, mais partisans des girondins, un groupe de révolutionnaires modérés, s'opposant aux exactions de la terreur. Parlons en de cette terreur. Elle devait couper la tête de la noblesse française. Pourtant, 80 % des victimes de cette période venaient du tiers état, et une très large minorité seulement de la noblesse.

La fin du XIX ème siècle est également propice en idées fausses. Ainsi, le second empire de Napoléon III est-il largement décrié. Pourtant, c'est à cette période que furent initiées les plus grandes transformations de notre pays : construction des lignes de chemin de fer, aménagement des villes, avancées sur le droit syndical. Le régime fut très décrié par Victor Hugo et son pamphlet Napoléon, le petit. Mais qui se souvient que l'auteur et dramaturge de notre panthéon républicain fut un royaliste exalté sous Charles X et Louis Phillippe Ier, et un bonapartiste fervent, soutenant Napoléon III à ses débuts. L'exil du Hugo et son opposition aurait plus à voir avec un portefeuille ministériel qui ne se serait pas présenté à lui. La grande controverse de la fin du XIX ème, c'est bien sûr l'affaire Dreyfus. Dans l'imaginaire collectif, la gauche vola au secours du capitaine condamné à tort, pendant que la droite nationaliste soutenait la thèse de sa culpabilité. L'examen de documents de l'époque montre que la gauche a d'abord largement cru à la culpabilité du capitaine Dreyfus, que ce soit le radical Georges Clémenceau ou les socialistes Jean Jaurès et Jules Guesde. Ils ne se battront que plus tard pour faire reconnaître son innocence. Le premier convaincu de l'innocence est Emile Zola, qui publie ses premiers articles dans le Figaro, un des quotidiens de référence de la presse de droite. De même, la gauche n'a pas toujours été anti-colonialiste. C'est même elle qui a soutenu au XIX ème siècle le principe de la colonisation par les "races supérieurs" des "races inférieurs", comme le préconisait en ces termes Jules Ferry, et plus tard Léon Blum. Ils trouvèrent face eux les libéraux qui estimaient que l'aventure coloniale coûtait trop cher, et les nationalistes, qui ne juraient que par la reconquête de l'Alsace et la Lorraine.

Quelques grandes idées du XX ème volent également en éclat si on y regarde de plus près. Dès 1940, le  chef du gouvernement de Vichy, Pierre Laval, adopta les premières lois antisémites avant même les demandes de l'occupant nazi. Le parti communiste français se surnomma à la libération en 1944 le parti des 75 000 fusillés, en référence à son implication dans la résistance. Mais qui se souvient que jusqu'à 1941, et la fin du pacte de non agression germano-soviétique, la ligne officielle du parti communiste était plutôt la collaboration avec l'occupant allemand. 20 ans après la fin de cette guerre, l'idée se répandit que le Pape XII était antisémite et aurait eu un silence coupable face à l'extermination des juifs. De nombreux témoignages et documents montrent le contraire. Le Pape a bien condamné à de multiples reprises le régime nazi et, dans la discrétion, sauva des centaines de milliers de juifs des camps de la mort. Pourquoi telle suspicion alors ? A cause d'une pièce de théâtre, le Vicaire, montée de toute pièce, en réalité, par la propagande soviétique. Le XX ème siècle, c'est aussi la guerre froide, et notamment l’espionnage. Une affaire va bouleverser dans les années 50 : l’exécution aux Etats Unis du couple Rosenberg pour espionnage aux profits des Russes. Si l'application de la peine capitale est condamnable, il n'en demeure pas moins qu'il est bien prouvé qu'ils avaient effectivement espionné sur les projets de radars américains au profit des communistes, contrairement à ce qu'eux, et leurs soutiens, affirmaient. Un autre grand mythe du siècle : Che Guevara. Idole des jeunes révolutionnaires et des gourous du marketing, son parcours fait pourtant froid dans le dos. Avec la prise de pouvoir de Fidel Castro à Cuba, en 1159, le Che exerce une répression sanglante contre les opposants du nouveau régime, n'hésitant pas à présider des parodies de procès et à diriger lui même les pelotons d'exécutions.

Beaucoup d'autres exemples étonnants sont référencés dans le livre. Ce que l'on comprend aisément à  SA lecture, c'est l’instrumentalisation qu'on a pu faire de l'Histoire à des fins idéologiques et politiques. Ainsi, l'unification d'un pays ou d'un royaume passe par la désignation d'un ennemi commun. La légitimation d'un pouvoir suppose de discréditer le pouvoir précédent. Les erreurs du passées doivent être gommées par une propagande intensive et rejetant la faute sur d'autres. La réputation d'un souverain peut être ternie par des courtisans non suffisamment bien servis. Enfin, un obscur évènement peut être déterrer des siècles plus tard à des fins biens utiles. Ainsi va l'Histoire, ou plutôt, l'utilisation de l'Histoire.

Milan Kundera disait ceci : "Dans les régimes totalitaires, le passé est plus imprévisible que l'avenir".