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mardi 21 février 2012

Des écrivains très occupés

Dans Le Magazine Littéraire du mois de février, un dossier est consacré aux écrivains français sous l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Le sujet avait déjà été traité sur ce blog il y a quelques semaines avec un post sur le livre de Dan Franck, Minuit. Retour sur le sujet à travers le portrait de quelques uns de ces écrivains et de leurs itinéraires dans cette période troublée.

Il a d'abord les collabos, ces "salauds" qui vont se perdre avec l'ennemi. Au premier rang de ceux-là, Robert Brasillach, le féroce rédacteur en chef du journal Je suis partout, organe le plus fameux de la collaboration. Normalien de la rue d'Ulm, brillant poète et écrivain à l'avenir prometteur, Brasillach se tourne rapidement vers le journalisme. Il passe par l'école de l'Action Française, organe de la droite nationaliste et royaliste de Charles Maurras. Il s'y consacrera à la rédaction des pages culturelles, passionné qu'il est de cinéma et de théâtre. Mais c'est le virus de la politique qui va naître. Il quitte cependant rapidement l'Action Française, après l'échec du 6 février 1934, qu'il juge trop molle. Le lettré va se laisser séduire par un fascisme dur, couplé d'un antisémitisme virulent. Il suit alors avec enthousiasme la montée du nazisme en Allemagne et la prise de pouvoir de la jeunesse aryenne. En 1937, il est propulsé à la tête de l'hebdomadaire Je suis partout. Après la défaite de la France, il fait de cet organe de presse le fer de lance de la collaboration avec l'Allemagne. Jusqu'à l'immonde. "Il faut séparer des  Juifs en bloc et ne pas garder les petits." écrit-il notamment pour donner corps à son antisémitisme de raison. Ce sera le point de non retour. Il sera pourtant évincer du journal en 1943 par plus dur que lui encore, notamment Pierre-Antoine Cousteau et Lucien Rebatet. A la libération, Brasillach se cache, puis finit par se rendre aux autorités pour faire libérer sa mère. Emprisonné à Fresnes, il sera condamné à mort et exécuté, malgré la mobilisation de nombreux écrivains de tout bord. De Gaulle refuse la demande de grâce : "Il a joué, il a perdu, il doit payer".

Il y a aussi, Pierre Drieu La Rochelle qui se cherchera toute sa vie sans parvenir à démêler ses contradictions. Il finira par se perdre. Écrivain dandy et libertin avant guerre, il est l'auteur de Gilles, roman qui retrace l'itinéraire d'un fascisme, en forme d'autoportrait. Venu de la droite nationaliste et barrèsienne au début des années 20, il penchera progressivement pour le pacifisme et sera un temps tenté par le communisme. Personnage très en vue, il fréquentera aussi les surréalistes (Louis Aragon, André Breton...). Les années 30 et la montée des fascismes le fond basculer, notamment lors des évènements du 6 février 1934. Il épousera la cause fasciste et s'adonnera à l'antisémitisme, bien qu'ayant épousé en première noce une juive qui l'entretiendra jusqu'à la fin de sa vie. La victoire de l'Allemagne achève de le faire basculer. Pour lui, le nazisme concrétise son vieux rêve d’Europe fédérale. Les occupants lui confient le poste stratégique de directeur la NRF (Nouvel Revue Française), André Gide s'étant réfugié dans le sud de la France. Il donnera tous les gages aux Allemands, notamment l'ambassadeur francophile Otto Abetz ou le contact des milieux culturels Gehrard Heller. Mais la défaite approche, le rêve de Drieu s'effondre. Compromis, il met fin à ses jours. Le rêve d’Europe fédérale sera mis en oeuvre après sa mort, et l'effondrement du nazisme.

Et puis il y a celui qui va se compromettre, sans pour autant véritablement collaborer. Il s'agit de Ramon Fernandez. Disciple à la Sorbonne d'Henri Bergson dans les années, Ramon Fernandez joue les play-boy dans le quartier Latin et fréquente les cercles mondains. Politiquement, il est de gauche et adhère même au parti socialiste, la SFIO. Après le 6 février 1934, il devient même antifasciste et se rallie un temps aux communistes. Pourtant en 1936, Ramon Fernandez Bascule. Opposition au Front Populaire de Léon Blum, sympathie pour les nationalistes espagnols, et anti-communisme à la lecture du Retour d'URSS de Gide. Finalement, Fernandez se tourne en 1937 vers le PPF (Parti Populaire Français) nouvellement créé par Jacques Doriot, transfuge du parti communiste. Ici, joue à plein la fascination commune à l'époque de l'intellectuel rafiné (Ramon Fernandez) pour l'ouvrier inculte et homme fort providentiel (Jacques Doriot). Après la défaite de 1940, Fernandez suit son maître dans la collaboration. Il sera du voyage des écrivains à Weimar, comme Brasillach ou Drieu. Pourtant Ramon Ferandez n'est pas porté sur l'antisémitisme. Il partage finalement peu de valeurs communes avec les occupants allemands, et entretient de bonnes relations avec les milieux écrivains non collabos, voire résistants. Il n'hésite pas à faire l'éloge de Marcel Proust, l'écrivain qu'il admire par dessus tout, mais jugé décadent et subversif par l'occupant, car notamment juif et homosexuel. Mystérieuse trajectoire donc que celle de Ramon Fernandez. Il mourra en 1944, avant la fin de la guerre, laissant planer nombres d'interrogations sur ses motivations profondes.

Et puis il y a ceux qui résistent. Depuis Londres pour certain, comme le philosophe Raymond Aron, qui prend la tête de la revue gaulliste La France Libre. Rejoignant De Gaulle dès juin 1940, après la défaite, il apportera sa contribution intellectuelle à La France Libre, mais refusera de basculer dans le culte de la personnalité envers le général. Il en critique d'ailleurs l'héritage autoritaire et bonapartiste. Il adoptera donc un soutien critique envers lui. Position qu'il continuera d'adopter après la guerre et l'arrivée de De Gaulle au pouvoir. S'il combat de sa plume les écrivains collaborationnistes, il se veut plus mesuré sur le régime de Vichy qu'il hésite à condamner. Il rappelle que la France de 1940 était en pleine débâcle, et ne veut pas risquer de fracturer ce qu'il en reste. Position qui paraîtra à posteriori trop mesurée pour certains. Les résistants de la 25ème heure donnant parfois la leçon à ceux de la première.

Les écrivains de la résistance, c'est aussi Les éditions de Minuits, fer de lance de la littérature de la clandestine de la résistance. Lancé par Pierre de Lescure et Jean Bruller (alias Vercors), ces éditions diffuseront les plus grandes signatures entré en résistance, voire en clandestinité. Vercors publiera le célèbre Silence de la mer, ode à la résistance passive face à l'occupant. Jean Guéhenno, sous le pseudonyme Cévennes diffusera des extraits de son Journal des années noires. De nombreux écrivains publieront dans ces éditions tels Louis Aragon, Julien Benda, André Gide ou encore François Mauriac, en faisant un des catalogues les plus prestigieux de l'histoire de la littérature française.

D'autres écrivains partent en exil. C'est le cas de Georges Bernanos. Eloigné depuis le début des années 30 de la droite maurassienne, suite à son livre La Grande Peur des bien-pensants, il dénonca les exactions franquistes de la guerre civile espagnole dans Les Grands Cimetères sous la lune. Il préfère logiquement partir pour le brésil ou il passera la guerre, dénonçant la politique du Maréchal Pétain. Antoine de Saint-Exupéry, André Breton, Saint John-Perse ou encore Claude Lévi-Strauss s'installent eux à New York. Ces exilés seront largement méprisés, autant par les collaborateurs pendant la guerre que les résistants à la libération. Antoine de Saint-Exupery disparaitra à la fin de la guerre en effectuant un vol pour les alliés dans la méditerranée. Claude Lévi-Strauss ne perdra pas son temps. Au contact du milieu multiculturel New Yorkais, il sera profondément marqué par ce séjour pour ces travaux d'anthropologie. Jetant les bases de ses théories sur le structuralisme.

Il y a les parcours hésitants. Le pacifiste Jean Giono jouit d'une certaine sympathie auprès des partisans de Vichy pour son roman Colline, publié en 1929. Bien qu'ayant abrité des réfractaires du STO, il sera emprisonné quelques mois à la libération. Il y a les mondains, tels que Sacha Guitry ou Jean Cocteau, qui s'accommoderont de l'occupant en partageant avec lui spectacle et réception. Ils seront néanmoins blanchis par les comités d'épuration. Du côté de l'académie française, les membres sont plutôt maréchalistes, sauf François Mauriac et Georges Duhamel qui "sauveront" son honneur en rejoignant les rangs de la résistance et en intégrant le CNE (Conseil National des Ecrivains). Louis Ferdinand Céline côtoiera l'occupant, notamment pour son antisémitisme. Ce qui ne l'empêchera pas une critique acerbe des autorités françaises de Vichy, réfugié à Sigmaringen en 1944, dans son roman D'un Château l'Autre. Il y a aussi le cas Jean-Paul Sartre. Après une vaine tentative de constitution d'un réseau de résistance avec Simone de Beauvoir (alias le castor), il consacrera l'occupation à son oeuvre, notamment l'Etre ou le néant. Sa pièce, Les Mouches, sera jouée au théâtre devant les officiers allemands. Louis Ferdinand Céline ricane : "c'est le maquis des deux magots", en réference au café de Saint Germain des prés refuge de Sartre, avec bien sûr le café de flore. Ce dernier admettra lui-même : "Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande". Épurateur zélé, il fera oublier sa grande discrétion pendant la guerre. Un reportage de Camus sur le Paris libéré de 1944 aidera également à le faire passer à la postérité. Reste le cas André Malraux. Très discret pendant toute la durée de la guerre, il prend la tête d'un réseau de résistance à quelques mois de la libération seulement, mais y met tout son zèle. Son éloge de Jean Moulin, en tant que ministre de la culture, lors de son entrée au panthéon, le placera dans la case des grands résistants.

Reste pour finir, les aventuriers, volontairement provocateurs et anti-idéologue, n'hésitant pas à aller à l'encontre de la mémoire officielle et des mythologies héroïques de la résistance. Il s'agit de la génération des hussards, une jeune garde d'écrivains de 20 ans emmené par Roger Nimier, mais aussi Antoine Blondin. Avec les Épées et le Hussard bleu, Roger Nimier plante le décor d'une période propice à l'aventure plus qu'à l'idéologie. Le héros des Epées, François Sanders s'engage dans la résistance par désœuvrement, plus que par idéal ou patriotisme. Chargé d'infiltrer la Milice, il se comporte à la libération en milicien, et ne sait plus lui même s'il est "milicien ou un résistant camouflé en milicien". Avec des récits pleins de désinvolture et de cynisme, cette génération insolente détonne, mais veut dénoncer une morale de la résistance et de l'occupation trop manichéenne. Cette génération fera des émules bien des années plus tard avec par exemple Patrick Modiano dans La Place de L'étoile.

Voilà, il y aurait encore tant à dire. Ce que l'on néanmoins souligner au regard de ces portraits, c'est la singularité et la complexité du parcours de chacun. Des itinéraires souvent plus subtiles et ambigus qu'on ne veut bien nous les présenter. Le dossier est passionnant, je ne peux que recommander de le lire, ainsi que les ouvrages que j'ai pu citer (et que je n'ai pas forcément tous lus je l'admets). Bonnes lectures en tout cas...

mercredi 7 décembre 2011

Minuit de Dan Franck

Avec Minuit, Dan Franck nous plonge dans la période sombre de l'occupation de la France, entre 1940 et 1944, par l'armée Nazie. Et plus particulièrement, il retrace le parcours d'écrivains, d'intellectuels et d'artistes pendant ces années noires. Malgré quelques défauts (On est parfois un peu trop dans la liste d’anecdotes et il y a un parti pris pour ou contre certains personnages sans trop savoir pourquoi), ce livre est passionnant pour tous les amateurs de l'histoire littéraire et artistique de la France, notamment pendant ces années sombres. En voici les principaux faits. Je m'en suis librement inspirés pour bâtir ce récit.




Ça commence par une défaite en juin 1940. Le maréchal Pétain signe l'armistice. C'est la "Divine surprise" pour le royaliste et doctrinaire de l'Action Française Charles Maurras. Emmanuel Berl, pacifiste de gauche, écrit les si fameux discours de Pétain appelant les français à faire pénitence de leurs jouissances passées, responsables de la défaite. Avant de s'éloigner des autorités de la collaboration, se rendant compte de son erreur. Paul Morand, grande figure du monde littéraire et auteur de L'homme pressé, servira le régime de Vichy comme ambassadeur pendant la guerre.

Certains écrivains français et étrangers cherchent à fuir le pays pour se réfugier aux Etats Unis ou en Angleterre, comme par example André Breton ou Arthur Koestler. Le petit monde littéraire s'est, pour beaucoup réfugié dans le sud-est, du côté de Nice et Cannes, tel André Gide, Roger Martin du Gard ou encore André Malraux. Ce dernier, héros de la guerre civile espagnole, se fait discret pendant ce début d'occupation allemande

Débarque ensuite d'Allemagne de jeunes officiers nazis cultivés et Francophiles tel Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne en France, ou Gerhard Heller. C'est une opération séduction dans les milieux culturels et littéraires français qui est lancée. Sans collaborer ouvertement Jean Cocteau (Un cocktail, des Cocteau) fréquente l'ennemi sans trop rechigner. De même que les caricaturistes dépeignent volontiers un Sacha Guitry participant souvent à des banquets avec l'occupant. 

Une des cibles des autorités Allemande, c'est la NRF (Nouvelle Revue Française). André Gide et Roger Martin du Gard, parti dans le sud de la France, la direction est confiée au très antisémite et pro-nazi Pierre Drieu La Rochelle, auteur de Gilles avant guerre. Avec lui, la NRF se met à l'heure allemande. Le secrétaire de la NRF, Jean Paulhan, tente d'en atténuer les conséquences. Homme très en vue du milieu culturel parisien, il rend de nombreux services aux milieux de la résistance.

A Paris, la presse de la collaboration s'en donne à coeur joie, de droite comme de gauche, pour prôner la collaboration et dénoncer juifs, résistants, communistes, franc maçons, gaullistes. Le régime de Vichy est même jugé par eux trop mou. Ainsi fleurissent les titres tels que Au Pilori, où écrivait Louis Ferdinand Céline, L'Oeuvre de l'ex-socialiste Marcel Déat, Je suis Partout (Je chie partout diront beaucoup) de Robert Brasillach et Lucien Rebatet ou encore La Gerbe (le bien nommé) de l'écrivain Alphonse de Chateaubriand.

L'occupant organise aussi des voyages pour les écrivains séduits par le Reich. Ainsi à l'automne 1941, sept écrivains français de renoms partent à un congrès d'écrivains sympathisants nazis à Weimar : Robert Brasillach, Pierre Drieu La Rochelle, Marcel Jouhandeau, Jacques Chardonne, Abel Bonnard, Ramon Fernandez et André Fraigneau. Avec cet épisode, leur sort sera scellé au moment de rendre des comptes à la libération.

Le monde du spectacle s'accommode de l'occupation. Le couple Jean Louis Barrault et Madeleine Renaud (Dit la régie Renaud) sont souvent à l'affiche devant un parterre d'officiers Allemands. Reproche qui sera fait également, au moment de l'épuration, à Charles Trenet ou  Maurice Chevalier, coupables de peu de résistance face à l'occupant, malgré une prise de distance progressive avec les autorités de Vichy.  Coupable d'avoir couché avec l'ennemi, Arletty déclara avec sa gouaille légendaire "Si mon coeur est français, mon cul lui, est international".

Le cinéma est soumis la censure, et victime aussi de l'interdiction des juifs d'exercer le métier. Marcel Pagnol renonce à réaliser des films dans ses studios du midi. Le duo Jacques Prévert et Marcel Carné, aidé par la musique de Joseph Kosma et les décors d'Alexandre Trauner va néanmoins réaliser pendant cette période deux chefs d'oeuvre : Les visiteurs du soir et Les enfants du paradis, parvenant à contourner la censure. Henri-Georges Clouzot marquera également l'époque en mettant en scène Pierre Fresnay dans l'Assassin habite au 21 ou Le corbeau. Ce dernier film lui voudra les foudres des autorités résistantes à la libération, coupable de montrer une France peu réluisante. Mais nombre de têtes d'affiches d'avant guerre ont disparu des écrans tel Jean Gabin ou Michèle Morgan, réfugiés aux Etats Unis. A l'inverse le talentueux comédien de composition Robert Le Vigan excelle dans un premier rôle, celui de collaborateur et de rédacteur de lettres de dénonciation de juifs et de résistants auprès des autorités.

A Paris, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (le castor) travaille à leur oeuvre plutôt qu'à une quelque conque postérité dans la résistance, malgré quelques contacts avec le CNE (Comité national des écrivains). Le CNE, fondé par Georges Politzer, Jacques Decour et Jacques Salomon, est aussi le lieu de rencontre d'écrivains proches de la résistance aussi diverse que Louis Aragon ou François Mauriac notamment.

Parmi ceux qui résistent, il y a, dès les premiers jours, René Char qui s'oppose au régime de Vichy. Il dirigera un maquis dans le sud-ouest. Dans le milieu littéraire, Vercors publie Le silence de la mer, ode à la résistance passive du peuple français face à l'occupant. C'est aussi la naissance des clandestines Editions de minuits. L'écrivain Jean Guéhenno refusera tous les avances faites par l'occupant Allemand. Un jeune homme venu d'Algérie prendra la rédaction en chef du journal de résistance clandestin Combat : Albert Camus. Marc Bloch, auteur de L'étrange défaite sur 1940 sera fusillé. Max Jacob, sera déporté à Drancy où il mourra.

A Londres, se retrouve dans le giron de la France Libre les écrivains Romain Gary et Joseph Kessel, ainsi que le futur grand intellectuel Raymond Aron. Kessel et son neveu Maurice Druon composeront là bas le chant des partisans l'hymne des résistants sur le sol français. Ami entends-tu le vol noir du corbeau sur nos têtes...

Mars 1944, André Malraux s'engage enfin. Autoproclamé Colonel et en mission pour Londres, il prend la tête du maquis dans le Périgord. A la tête de ses 2000 hommes, sa Brigade Alsace Lorraine participera à la libération de Strasbourg. Le héros très discret pendant l'occupation a su se mouvoir en chef charismatique pour jouer les premiers rôles à la libération.

La libération de la France sonne le triomphe de l'armée des ombres mais aussi l'heure de l'épuration pour tous ceux qui se sont compromis. Drieu La Rochelle se suicide, Robert Brasillach est condamné à mort et fusillé, Lucien Rebatet la prison à vie. Louis Ferdinand Céline et Robert le Vigan sont en fuites dans la république française fantoche de Sigmaringen avec les derniers ultras de la collaboration. Sacha Guitry ou Arletty sont emprisonnés quelques temps. 

Tel est le destin de ces écrivains, intellectuels et artistes pendant cette sinistre période de l'occupation ou la faim et le froid étaient souvent la principale difficulté au quotidien. Il y a des héros, il y a des salauds, il y a des hésitants, il y a des jouisseurs. Il convient de ne pas les juger. Nous n'étions pas là. Et si nous étions là qu'aurions nous fait ? La même chose probablement.