DSK aurait été piégé dans la chambre du Sofitel. Téléphone perdu et piraté, service de sécurité de l'hôtel faisant une mystérieuse danse pour fêter son arrestation. Ce sont les élucubrations et conclusions de l'enquête d'un certain Edward Jay Epstein dans l'obscure revue New York Revue of Books.
Outre le peu de crédibilité à accorder à ses propos pour le moins flou, on peut surtout regretter l’éternel retour de la théorie du complot, à grand renfort de l'habituel matraquage médiatique qui caractérise depuis le début ce mauvais feuilleton. Ce n'est pas la première fois que l'on parle de complot dans cette affaire. DSK, lui-même, l'évoqua sur TF1 lors de son interview face à la "très pugnace" Claire Chazal, où il ne manquait dans le décor qu'un vrai tapis rouge et une brosse à reluire.
On comprend d'autant moins cette soudaine médiatisation que "l'enquêteur" en question s'est fait un nom comme spécialiste dans les théories des complots. Outre l'inévitable 11 Septembre ou la tentative d'assassinat de Fidel Castro, Epstein est un spécialiste de l'assassinat de John F. Kennedy, certainement le complot le plus consommateur en papier chez tous les plumitifs de ce genre fiction. La forêt amazonienne vous dit merci.
Les théories du complot n'ont rien d'une nouveauté. La révolution française est ainsi l'oeuvre de la loge franc maçonne des Illuminés de Bavière. La révolution bolchevique serait celle des juifs suivant le Protocole des Sages de Sion. John F.Kennedy n'a pas été assassiné par Lee Harvey Oswald mais par la mafia cubaine, en connivence avec le vice-président Lyndon Johnson. Les américains ne sont pas allés sur la lune, c'était juste une superproduction Hollywoodienne. Le 11 Septembre n'est pas l'oeuvre de Ben Laden et de ses disciplines mais celui du Mossad ou de la CIA, ou alors du complexe militaro-industriel, ou encore de Dick Cheney et Halliburton. A moins que Ben Laden ne soit un agent de la CIA, ce qui ferait le lien entre tout ça. D'ailleurs, ce 11 Septembre, aucun avion ne s'est écrasé sur le pentagone. J'oubliais Louis XVII s'est échappé de la prison du temple. On a mis un autre enfant à la place. Et ce n'est pas Napoléon qui est enterré aux Invalides. D'ici quelque temps, on soutiendra peut être que ce n'était pas le cadavre de Khadafi que nous vu récemment sur les chaines du monde entier.
De siècle en siècle légions de pseudo-historiens ou journalistes d'investigation ont tenté de sortir de l'anonymat en nous écrivant des histoires à dormir debout, exploitant en cela les éventuels zones d'ombres de l'Histoire. Ils auraient dû simplement écrire le mot "roman" sur la couverture. Ils ne l'ont pas fait, c'est dommage. Mais, ce qu'il y a d'un peu désespérant, c'est que même si les ficelles sont grosses, cela fonctionne toujours aussi bien. Deux raisons me viennent à l'esprit pour expliquer cela. Tout d'abord un certain snobisme sceptique consistant à contredire sans cesse la vérité "officielle" pour se démarquer et se faire passer pour un esprit averti par rapport aux autres, voire un rebelle. Ensuite une perte de confiance dans les pouvoirs officiels, médiatiques, politiques et économiques, coupables de nombreux mensonges et dont la parole est largement discréditée.
Dans le cas de DSK, les sordides histoires de l’hôtel Carlton de Lille doivent pourtant ramener tout le monde à la raison. Celui-ci n'a pas été piégé. Il s'est piégé tout seul. Victime d'un complot contre lui-même ?
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