Ce titre de film de Woody Allen, m'est venu en tête en regardant le parti socialiste et les Verts s’entrent déchirer ces jours-ci, balançant entre accords et désaccords.
Le film de Woody Allen mettait en scène l'excellent Sean Penn, campant le personnage imaginaire de Emmet Ray, soit disant deuxième meilleur guitariste de jazz au monde derrière l’indétrônable Django Reinhardt qu'il adule lui même.
La tentative de conciliation des verts et du PS est moins féerique mais n'est finalement que succession d'accords et désaccords.
Désaccords en grande partie sur le fond : la politique nucléaire de la France, le programme MOX de retraitement des déchets d'AREVA, la construction du futur aéroport de Nantes. La candidate des verts Eva Joly, idéaliste respectable quoi qu'on pense de ses idées, mais jusqu'au boutiste peu pragmatique préférant n'avoir aucun député que de céder d'un pouce sur le fond du dossier.
Accord sur les candidatures aux législatives : 60 circonscriptions laissées par le PS aux verts. Dont 30 gagnables en cas de victoire de la gauche en 2012, et 15 si elle perd. De quoi sauver un groupe écologiste à l'assemblée nationale.
Désaccord qui fait désordres des maires de Paris et Lyon sur ces circonscriptions données aux verts sans leur avis, et où ils pensaient pousser leurs protégés.
Désaccord sur le problème du programme MOX. François Hollande assure son maintien pendant que Cécile Duflot affirme avoir confiance dans la parole donnée du candidat socialiste pour le supprimer. Était-il ensemble à la même table de négociation ?
Accord finalement des deux protagonistes. MOX est sauvé. Ouf. Les apparences un peu moins cependant. Quid de la parole donnée de François Hollande ?
Désaccord de l'inflexible candidate des verts qui préfère se mettre en retrait de la campagne et de ce marchandage électorale. Ne devra-t-elle pas pourtant assumer le programme qu'à négocier la direction de son parti ?
Accord en tout cas de tout ce petit monde pour gagner en 2012 et que l'adversaire, le seul, l'unique est Nicolas Sarkozy.
Ce feuilleton qui aura émaillé la semaine sera vite oublié car la campagne n'est pas encore commencée. Elle démontre néanmoins quelques turbulences chez le candidat socialiste qui peine à imposer son leadership à gauche. Il n'est pour l'instant guère servi par ses partenaires qui entre autres amabilités le traite de "capitaine de pédalo" (Mélenchon) ou dise qu'il se "ségolènise" (Cohn Bendit). Des attaques mal venues et qui ne manqueront pas d'être reprises par ces adversaires.
Sur le fond enfin, la gestion du dossier nucléaire laisse quelques doutes quant à la compétence réelle des décideurs des projets socialistes et verts, capables de faire machine arrière sur un simple coup de fil d'AREVA. Le sujet nucléaire n'est pas enterré, et les stratèges Élyséens sauront sans doute l'utiliser à bon escient dans quelques mois, même si la campagne électorale ne se jouera pas sur ce sujet.
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