Le réchauffement climatique, c'est un des principaux sujets de cette dernière décennie. Et il doit même être LE sujet, LE seul, du 21ème siècle. C'est du moins le message qui nous est matraqué presque quotidiennement. Protocole de Kyoto en 1997, sommet de Copenhague en 2009, Nicolas Hulot, son pacte écologique de 2007 et son téléfilm à succès Home en 2009, Al Gore et son film la Vérité qui dérange en 2006. Nous sommes, depuis plus d'une décennie, abreuvés d'informations et de théories alarmistes quant à l'avenir du climat de notre planète.
Car que nous dit on exactement ? D'abord que la planète se réchauffe, et que ce phénomène ne va faire que s'accentuer. A l'horizon 2100, la planète verra sa température augmenter en moyenne de 2 à 3 degrés. Mais les conséquences alors ? Catastrophiques nous dit-on. D'abord le Groenland va fondre. D'ailleurs, c'est déjà le cas. L’antarctique aussi. Et alors ? Du coup, les océans vont monter, et gagner au moins 5 m sur la terre. Une partie de l'Europe passerait alors sous l'eau, ainsi que de nombreuses îles. C'est la vie terrestre qui est menacée. D'ailleurs, certains pays, comme les Maldives, sont déjà en train d'être submergés. Autre conséquence de la fonte des glaces, l'avenir de l'ours blanc. Qui n'a pas vu l'image de cet ours blanc debout sur un bloc de glace décroché du pôle nord. Le réchauffement climatique, ce serait aussi la sécheresse dans les pays chauds, et des canicules beaucoup plus fréquentes dans les pays du nord, comme celle de 2003. Enfin, ce réchauffement entraînerait un dérèglement climatique, expliquant le passage des cyclones ou le décalage parfois constaté des saisons. Mais comment peut-on expliquer le réchauffement climatique ? Très simple, par l'effet de serre, engendré par une augmentation de la teneur en CO2 dans l'atmosphère. Et pourquoi le CO2 augmente dans l'atmosphère ? Très simple là encore, par l'action néfaste de l'homme et de son développement sauvage, consommateur en énergie fossile. La boucle est bouclée et la démonstration sans appel : l'homme court à sa perte par sa propre faute en mettant en danger la planète.
Mais qui nous dit ça exactement ? Eh bien tout le monde. Les journalistes, les écologistes, les politiques, les intellectuels, les économistes, les mécènes, les bienfaiteurs de l'humanité et même et surtout les scientifiques. La preuve, tout ce petit monde s'occupe du sujet qu'il prend très au sérieux. Des sommets sont organisés, sortes de grands raouts rameutant tout ce que le monde compte d'experts, de près ou de loin, sur le sujet. Dernier en date, le sommet de Copenhague de 2009. Tout le monde, vraiment tout le monde ? Non, dans le pays du village Gaulois, un homme brise cet unanimité : Claude Allègre.
Quand on parle de Claude Allègre, ça sent forcément la poudre. Homme de science, spécialiste de géochimie, il est lauréat de nombreux prix pour ses recherches tel le prix Crafoord ou la médaille d'or du CNRS. Il est aussi membre de l'académie des sciences. Oui mais voilà, Claude Allègre, c'est aussi l'homme médiatique iconoclaste, connu pour son franc parler. Comme ministre de l'éducation nationale, il réussit à faire l'unanimité contre lui en voulant dégraisser cette structure, qu'il qualifia de "mammouth". C'est aussi l'homme de gauche capable de tirer à vu sur son camp, jusqu'à rallier Nicolas Sarkozy depuis 2007, et faire campagne pour lui en 2012. Mais enfin, et surtout, c'est le scientifique qui se plait à naviguer à contre-courant, quitte à se mettre à dos la communauté scientifique. Ce qu'il a parfaitement réussit à faire. Suite à la sortie de son livre, "L'imposture climatique", il a ainsi vu 600 chercheurs pétitionner contre lui auprès de Valérie Pécresse, alors ministre de la recherche. Dans quel but, on peut se demander ? Le faire taire probablement puisque certains ont pu à l'époque parler de lui comme d'un "négationiste". Au pays de Voltaire, ça laisse un peu dubitatif.
Car Claude Allègre pose problème. Il ne croit pas aux théories officielles que l'on nous sert quotidiennement sur le réchauffement climatique. Dans un entretien avec Dominique de Montvalon, le scientifique s'explique et démontre les ambiguïtés des thèses de ces détracteurs. Contrairement aux réactions effrayées de certains de ces collègues, l'ouvrage est en réalité assez nuancé, et il ne donne d'ailleurs pas complètement tord à certaines des thèses ambiantes. Ainsi, il reconnait volontiers que le taux de CO2 a augmenté dans l'atmosphère depuis plus d'un siècle et que l'homme en est certainement à l'origine. Ceci est prouvé par des mesures faites à Hawaï. Il met seulement en garde sur le fait que la terre a, par période, contenu bien plus de CO2 dans l'atmosphère, et ce avant même que l'homme ne fasse son apparition sur terre. Il convient donc de relativiser l'influence de l'homme. Les vaches et les boeufs dégagent du méthane, autre gaz à effet de serre. Ces animaux ont donc leur par de responsabilité également. Ensuite, le CO2 serait pour les 2/3 absorbé par l'océan. 1/3 seulement restant dans l'atmosphère. Claiude Allègre rappelle aussi quelques évidences que l'on apprend dès le plus jeune âge à tout écolier. D'abord que le CO2 n'est pas le mal absolu. C'est un gaz rare de l'atmosphère (0,039 %) qui est indispensable à la vie. C'est aussi le gaz indispensable à la photosynthèse des plantes qui rejettent en retour de l'Oxygène. Enfin, il n'était pas inutile de rappeler que le principal gaz à effet de serre présent dans l'atmosphère, et de très loin, reste la vapeur d'eau. Si les dégagements de CO2 augmentent donc depuis un siècle et la révolution industrielle, il convient de relativiser et dédramatiser un peu son impact sur la température de la terre.
Car là est le coeur de l'ouvrage de l'ancien ministre. Pour lui, le réchauffement climatique n'est pas avéré. Ce n'est pas qu'il le conteste, c'est plutôt qu'il démontre que, pour lui, ce phénomène n'est pas prouvé. Et surtout, que le lien aujourd'hui évident pour tout le monde augmentation du CO2 = augmentation de la température n'est, en aucun cas, prouvé par les travaux réalisés jusqu'à présent. Dans le collimateur, il a évidemment le GIEC (Groupement d'Expert Intergouvernemental sur L'Evolution du Climat). Cette techno-structure, s'appuyant sur des économistes, des scientifiques (peu) et des technocrates (beaucoup) n’adopte pas pour lui une démarche scientifique honnête. L'attaque est sévère, mais si celle-ci est bien avérée, c'est édifiant. Les mails échangés en sont sein, et qui ont pu être piratés semblent aller dans ce sens. Tout d'abord, le GIEC a adopté le postulat que la terre se réchauffe, et que ceci est dû à l'augmentation de la teneur en CO2. Le travaux phare pour le prouver a longtemps été la courbe de Mann et Jones, établissant une corrélation très forte entre les deux phénomènes. Sauf que la courbe s'est avérée fausse et la démarche scientifique de sa construction très douteuse, voire carrément malhonnête. Plus personne ne s'en réclame d'ailleurs. Depuis, le GIEC ferait donc de l'intimidation pour ne pas perdre ses budgets. Le fait est que l'organisation ne tolère pas les avis dissidents de certains scientifiques, avis qui pourtant existent. L'enjeu principal pour cette techno-structure étant de ne pas perdre ses budgets, en jouant à fond la carte du catastrophisme des réseaux politiques.
Claude Allègre a également en ligne de mire l'ancien vice-président des Etats Unis, Al Gore, devenu chantre de la lutte contre le réchauffement climatique, et reconverti dans le business du réchauffement. Il donne ainsi des conférences à 200 000 dollars de l'heure, et possède une maison consommant 23 fois plus qu'un foyer américain moyen. Curieux sauveur. Son film La vérité qui dérange, sorti en 2006, est pour beaucoup de scientifiques un tissu de mensonges et contre-vérités flagrantes. D'ailleurs, même les partisans du "Global Warning" ont pris leurs distances. Allègre n'est pas en reste sur l'écologiste français Nicolas Hulot, qui avait pourtant su capter la signature de tous les candidats à la présidentielle de 2007 pour son pacte écologique, en échange de sa non candidature. Il n'aurait en réalité aucune culture scientifique et n'y connaîtrait tout simplement rien au sujet. C'est dit !
Mais qu'en est il réellement alors ? Claude Allègre délivre surtout un message de prudence et de modération quant aux théories qui ont court et s'inscrit en faux contre le message de catastrophisme délivré par certains écologistes. La terre se réchauffe-t-elle ? Peut être, par endroit, d'après certaines mesures. En d'autres non. Des glaciers se reforment aussi en Norvège. Ce qui est contestable, selon lui, c'est la notion de température moyenne, impossible à établir de façon incontestable. Comment mesurer la température en tous points des océans qui recouvrent 70% de la planète. L'ancien ministre rappelle aussi que dans les années 70, certains des adeptes actuels du réchauffement climatique parlait à l'époque de "refroidissement" climatique", suite à plusieurs hivers très froids. Un rapport avait même été remis au président américain Richard Nixon pour l'avertir d'un retour imminent de l'ère glaciaire. Peut on considérer de tels jugement sérieusement dans ces conditions ? Dans ce cas, il est établi que la France a connu en 2008, 2009, 2010 trois hivers particulièrement froid. Va t on en conclure à un retour du réchauffement climatique ? Un peu de sérieux. Dans sa démonstration, le scientifique explique aussi que la Terre a connu des périodes plus chaudes qu'actuellement, par exemple de l'an 800 au 15 ème siècle environ. Pour connaitre ensuite un refroidissement et une petite ère glaciaire, jusqu'au début du 19 ème siècle. Et enfin un réchauffement progressif jusqu'à aujourd'hui. Ce moyen âge, plus chaud qu'aujourd'hui, ne peut donc avoir comme conséquence l'action productrice et consommatrice de l'homme.
On le voit l'histoire n'est donc pas si simple. L'auteur insiste notamment sur la complexité scientifique des études sur le climat. En cause, les travaux de beaucoup de laboratoires qui ne reposent que sur la modélisation et le calcul informatique, dans un but purement prédictif. Le simple travail d'observation, pourtant si important pour la compréhension des phénomènes physiques n'est plus la priorité. Or, rappelle Allègre, il est totalement illusoire de vouloir prédire le climat et la température qu'il fera en 2100, alors que les prévisions météorologiques ne sont plus du tout fiables au delà de 3 ou 4 jours. De plus, ces tentatives de prédictions partent toujours des hypothèses actuelles, sous estimant les futures innovations qui bouleverseront, à n'en pas douter, notre mode de vie dans les prochaines décennies. Enfin, est totalement occulté l'action de la nature elle-même, comme si, malgré toute sa complexité, la Terre était parfaitement connu et inactive. Comme si elle n'avait pas elle même de capacité à s'auto-réguler. Après tout, davantage de CO2 dans l’atmosphère et les océans, c'est aussi plus de photosynthèse, donc plus de végétation et de plancton capable de capturer les futurs excédents de CO2. Cela reste bien sûr une hypothèse, mais la géo-ingénierie commence à faire son apparition dans les milieux scientifiques. Avec comme idée de réguler le climat, en apportant une réponse scientifique et innovante. Voilà qui peut contrebalancer le catastrophisme et l'appel à la décroissance.
Finalement, Claude Allègre, dans un livre très accessible, nous amène à réfléchir sur la Terre, sur la démarche scientifique, et à nous méfier des idées toutes faites. Il convient bien entendu de rester prudent et de comparer son point de vue avec d'autres ouvrages. Sylvestre Huet, sous le titre L'imposteur c'est lui : Réponse à Claude Allègre, dénonce par exemple les erreurs du scientifique. Quoiqu'il en soit, loin de la polémique, Allègre défend deux idées qui devraient au moins rassembler tout le monde. Tout d'abord la liberté de recherche pour tous les scientifiques, qui ne doivent pas être dénigrés voir insultés pour leurs opinions divergentes et minoritaires. La vérité officielle n'existe pas en science et le doute doit être permanent. La démocratie n'existe pas en science. Une minorité contre une majorité peut avoir raison. Un homme seul contre tous peut avoir raison. Ce sont d'ailleurs les chercheurs qui se sont opposés aux idées de leurs époques qui ont fait les plus grandes découvertes. Demandez donc à Copernic ou Galilée s'ils étaient majoritaires ? L'auteur défend aussi l'idée que, plutôt que de se focaliser sur le climat et la température qu'il fera dans un siècle, phénomène incertain, aux conséquences encore plus incertaines, les politiques et scientifiques devraient plutôt se mobiliser sur des sujets qui touchent aujourd'hui gravement certains pays et de nombreuses populations. La famine bien sûr, les pollutions des rivières, mais aussi le thème de l'eau. Qui sait qu'il y a eu un sommet sur le réchauffement climatique ? Tout le monde. Qui sait qu'il y a eu un sommet sur l'eau ? Personne, car ni médiatisé ni visité par les grands de ce monde. Et si LE sujet du 21 ème siècle c'était l'avenir de l'eau. Le réchauffement climatique est une névrose des occidentaux. L'eau est l'enjeu vital du reste du monde.
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