mercredi 9 novembre 2011

Un plan de rigueur en trompe l'oeil

Les annonces Lundi du nouveau plan de rigueur par le premier ministre François Fillon a suscité son habituel lot de commentaires.

Ce sont les plus modestes qui vont payer disent certains: TVA réduite qui augmente à 7%, avancement de l'entrée en vigueur de la reforme des retraites à 2017, tranches d'imposition sur le revenu gelé...

C'est en grande partie faux. Le TVA augmente mais celle qui était jusqu'à présent réduite à 5,5%, et les dépenses alimentaires en sont exclus, ce qui ne ponctionnera que peu les ménages français de la classe moyenne et des plus modestes. Certains
Quand à la réforme des retraites, celle ci étant de toute façon adoptée, son avancement à un an en 2017 ne peut que faire passer le message qu'en France on va enfin se mettre à travailler plus longtemps pour assurer l'équilibre de nos comptes.
Ceux qui vont payer, ce sont surtout les plus aisés : forte augmentation de la taxation sur les dividendes, disparition du dispositif Scellier (celui ci se transformant parfois en piège).

Les entreprises seront elles aussi ponctionner davantage avec une augmentation de l’impôt sur les sociétés de 5% pour les groupes faisant un Chiffre d'affaire de plus de 250 millions. Reste que les grands groupes du CAC 40 ne payent que peu d'impôt en France par l'internationalisation des activités de leur groupes et la création d'agences locales. On peut déjà craindre que de nombreux groupes réussiront sans trop de difficultés à contourner cette loi.

Ce plan pose cependant plusieurs problèmes. D'abord on ne s'attaque toujours pas vraiment à la dépense de l'Etat, ou vraiment à minima et que l'arme fiscale reste privilégiée au pays déjà co-leader avec le Danemark en prélèvements obligatoires. On peut accorder un léger mieux depuis le précédent plan très orienté taxe, mais pour réellement aplanir les comptes du pays il faudra passer le cran largement du dessus. L'opposition a donc tord de dénoncer une attaque en règle du modèle français. Ce n'est toujours pas le cas, mais ça pourrait paradoxalement être à eux de le faire s'ils arrivent aux responsabilités. La politique est parfois étrange, mais les faits sont têtus.
Le second problème que pose ce plan, c'est qu'il est bâti sur des hypothèses de croissance de 1% après les révisions à la baisse. Mais certains économistes (Patrick Artus) prédisent déjà que la croissance pourrait davantage avoisiner le 0%, ce qui demanderait un troisième plan de rigueur, un par saison comme Vivaldi.

Si le gouvernement a pu caler un plan de rigueur à minima pour ne pas trop mettre dans la rue les futurs électeurs de 2012, et en même temps tenter de rassurer les agences de notation et marché, il y a fort à parier que cela ne suffise pas dans les mois qui viennent...

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